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D’après mon expérience et ce que je peux voir de l’extérieur, ces supports représenteraient une quête de mieux-être, un moyen d’atteindre un état plus agréable et sécurisant que celui que l’on vit dans le présent, un moyen de dépasser ses limites de conscience et d’atteindre quelque chose de mieux. Nous nous projetons alors vers un avenir hypothétiquement meilleur ou plus riche et nous avons tendance à consommer toutes ces propositions supposées nous apporter la « guérison » de notre mal-être ou de nos manques intérieurs, la découverte fulgurante de notre pouvoir ou de nos dons cachés, un état de conscience supérieur ou plus pragmatiquement, une source de revenus.
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Le problème dans ce type de démarche est que nous ne faisons que reproduire dans le soi-disant spirituel notre fonctionnement consumériste appuyé sur des attentes déconnectées du présent, qui est justement ce qui nous mène au mal-être. Nous ne faisons également que renforcer la posture de passivité et de dépendance à l’extériorité, qui est une sorte de désir inconscient de fuite de la réalité, qui nous empêche de nous libérer de ce qui nous emprisonne : notre absence de présence attentive et aimante à nous-même, notre dépendance à toujours plus, toujours plus vite, toujours mieux, la consommation à outrance, notre soumission inconsciente au matériel et à tout ce que ça implique et provoque dans nos rapports humains et notre manière d’envisager la vie : le superficiel au détriment du profond et du vrai, au détriment de la relation désintéressée, au détriment de la nature profonde de ce que nous sommes, de nos besoins de vraies rencontres humaines, de notre capacité à vivre et savourer pleinement notre vie dans ce monde de matière et d’invisible…
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L’objet sacré, l’objet fétiche, l’objet énergétique et spirituel sur lequel nous posons beaucoup d’attentes, n’en reste pas moins un morceau de matière, support matériel de croyances mentales le plus souvent erronées. Car une croyance, même si elle peut être un point d’appui provisoire d’élévation, est volatile, versatile, changeante et que les supposés pouvoirs que nous déposons entre ses mains, ne sont qu’une construction mentale induite le plus souvent par nos peurs égotiques (peur des esprits, peur de manquer, peur de la souffrance, peur de l’autre, peur de mourir, peur d’être comme tout le monde…). Ces grigris et autres voyages et formations que nous achetons souvent à prix d’or pour nous lancer parfois dans une activité sur laquelle nous posons des espoirs de rémunération, ne font qu’entretenir le système de consommation délétère.
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Depuis la crise Covid j’ai vu exploser le nombre de propositions de stages soit disant spirituels, de retraites, de rencontres chamaniques, de coaching, de pratiques et formations censément salvatrices. Aujourd’hui, tout le monde est devenu coach, chamane, sorcier ou sorcière, psycho-énergéticien, praticien Reiki (encore que le Reiki ne soit plus très à la mode) et autres spécialités utilisant l’énergie, lecteur d’âme, médium, voyant… – autant de spécialités ne nécessitant que peu de formation voire pas du tout – et essaye de se vendre sur les réseaux, salon de bien-être et autres rencontres à thème, à coup de publicités plus ou moins déguisées. Le printemps voit d’ailleurs fleurir un nombre incalculable d’offres diverses et variées. On ne sait plus où donner de la tête tant les propositions et promesses de guérison et de libération de notre pauvre condition humaine sont innombrables. On vient même nous démarcher directement dans nos messageries privées. Je ne sais pas vous mais pour ma part je commence vraiment à saturer et le problème est que cette offre débordante a l’effet inverse de ce que pose son intention… elle a tendance à me faire fuir.
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Ce qui me fait rire est que souvent, les gens qui se disent spirituels rejette très fermement toute forme de religion (qui signifie, on l’oublie souvent « se relier » ce qui est le sens profond de la spiritualité), affirmant de manière très péremptoire que la religion est mauvaise, dogmatique, qu’elle détruit, aliène et tue, sans se rendre compte que leur manière d’entrer dans ce qu’ils nomment la spiritualité est exactement emprunte des mêmes travers : les dits spirituels sont très souvent intolérants à ce qui ne rentre pas dans leurs croyances ; se considèrent comme meilleurs, plus conscients et donc supérieurs (les élus) aux pauvres ignorants ; se croient plus aptes à guider autrui vers la lumière que d’autres qui ne seraient pas comme eux habités de tous ces pouvoirs surnaturels et lumineux et de cette conscience supérieure qui leur indiquent qu’ils ont raison et les autre tord.
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Je ne nie pas que la crise que nous avons traversée et qui va de manière plus ou moins visible en s’amplifiant, n’a pas déclenché d’énormes prises de conscience… c’est une réalité que j’ai pu constater régulièrement dans ma pratique d’accompagnante. Elle a aussi engendré beaucoup de nouvelles « vocations » ou « mission de vie » – selon le terme en vogue – à aider son prochain, et elle a aussi déclenché un véritable commerce de la spiritualité qui a mon sens va totalement à l’encontre dans son état actuel, de ce que représente véritablement la spiritualité et du bien irréfutable qu’elle peut apporter. Je tiens à préciser que l’on peut être très honnêtement et profondément spirituel en tant que boulanger, agent de banque, secrétaire, jardinier, mère de famille, fleuriste, journaliste, chanteur, … Le métier ne fait pas la spiritualité. La spiritualité se reconnaît alors dans le plaisir que l’on a à pleinement vivre son métier et en offrir les bienfaits à l’extérieur. Car la spiritualité profonde donne cet état de paix et de plaisir puissant dans l’instant, qui pousse à s’offrir et à offrir le meilleur de soi-même quelque soit notre activité, quel que soit le métier que l’on exerce.
Il est clair que reproduire nos travers mercantiles et matérialistes dans un domaine spirituel n’en font ni la qualité, ni la voie d’accès à ce qu’est vraiment le cheminement intérieur spirituel qui est totalement singulier, personnel et seul support d’accès à La Conscience Supérieure. Ce chemin nécessite un investissement et une démarche courageuse et tenace, nous fait rencontrer des inconforts parfois extrêmes, et nous livre le meilleur pourvu qu’on devienne totalement acteur et responsable des conséquences des choix que nous sommes amenés à faire durant ce parcours semé d’embûches. Nous pouvons bien évidemment avoir recours à des aides et des outils extérieurs pour nous soutenir, mais la seule personne capable de « faire le travail » c’est nous-même. Aucune pierre, aucun voyage astral, aucun soin énergétique, aucun thérapeute, chamane, soignant énergétique, aussi compétent soit-il ne pourra vous aider si vous-même ne faites pas votre part, qui est la plus importante. Cet accompagnement pourra vous impulser une nouvelle voie possible (attention toutefois à l’influence de la croyance ou de la manipulation de personnes plus ou moins bien intentionnées), vous permettre de voir quelque chose que vous ne voyiez pas auparavant, adoucir une expérience douloureuse, mais elle ne fera jamais le travail à votre place. Seul vous, pouvez vous offrir la guérison qui permet d’accéder à la perception des cadeaux de l’Invisible, et cela passe toujours par un parcours inconfortable, souvent long et confrontant.
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Par l’expérimentation que je fais au quotidien de ce qu’est l’ouverture à Plus Grand, cet inconnu qui peut nous offrir le meilleur et aussi nous faire rencontrer en chemin, la souffrance, le désespoir et la peur ; cette expérience – car le chemin spirituel nécessite de plonger pleinement dans l’expérience en sachant l’observer plutôt que la subir pour qu’elle nous enseigne – est à mon sens le seul véritable chemin vers la vraie spiritualité. Celle qui nous offre de grandir en conscience, en maturité, en sagesse et en foi et de ne plus avoir peur de la vie.
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Si je regarde mon propre chemin d’ouverture, qui ne se termine jamais, je dirais que les supports que j’ai utilisés ont été utiles car ils m’ont appris à ne plus en avoir « besoin ». Ils m’ont également appris que pour certains, ils n’étaient que des supports de croyance bien éloignés de ce qu’est réellement le rapport au Divin. Des supports qui me rendaient dépendante de la croyance d’autrui et surtout de leur peur. Et la dépendance, quelle qu’elle soit, est une entrave à l’élévation et peut être source de beaucoup de souffrance.
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Plus je chemine et plus je me rends compte que je porte tout, absolument tout en moi pour m’élever.
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Je dirais que le seule support qui me permet véritablement d’accéder à La Conscience Ouverte est L’EXPÉRIENCE DE VIE – quelle qu’elle soit – et L’OBSERVATION que j’en fait, qui m’apportent L’ENSEIGNEMENT dont j’ai besoin pour continuer de parcourir mon chemin d’humanité relié au Grand Tout.
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Aujourd’hui je ne cherche plus à être rassurée ou confirmée dans une compréhension par une intervention extérieure, je sais que je porte en moi toutes les réponses et que l’Amour Divin m’habite en permanence. Il suffit que je regarde et me laisse ressentir ce que je vis en moi dans mon interaction avec l’extérieur et avec moi-même pour savoir quelle route prendre et pour savoir que quelque soit mon choix, il sera juste.
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Je n’ai plus non plus besoin de pierres, tambour, bol de cristal et autre objet « magique », ou de médiateurs pour me protéger, me relier et enrichir mon champ énergétique et continuer de toujours plus ouvrir ma conscience. Non pas que je ne les utilise plus du tout, il m’arrive d’y avoir recours encore parfois, mais surtout pour le plaisir que ça offre à mes sens, sans attente et sans dépendance.
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LA MÉDITATION EN PLEINE PRÉSENCE, c’est à dire l’ouverture à l’observation de ce qui m’habite en temps réel, aux déclenchements agréables ou désagréables que provoquent certaines attitudes, certains événements en moi, l’ouverture également à la lumière, à l’Amour et à la paix qui m’habitent en arrière fond, la rencontre de dimensions inconnues toujours renouvelées en moi, de connaissances nouvelles, suffit à nourrir ma divine humanité et me guide vers le meilleur.
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Quelques pratiques simplissimes de respiration consciente et de mouvement en pleine présence viennent compléter ma posture méditative.
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Plus j’avance sur mon chemin de croissance et plus je me rends compte que tout ce dont j’ai besoin pour avancer est en moi, dans ma rencontre consciente, bienveillante et attentive à moi-même.
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Il est certain que tout ce que j’ai fait et tous les outils que j’ai utilisés auparavant m’ont été utiles puisqu’ils ont été les expériences qui m’ont permise de comprendre que je n’en avais pas besoin et que l’observation de ce que j’étais et de ce que je vivais en moi m’apportait absolument toutes les réponses et tout ce dont j’avais besoin pour avancer dans la vie en étant connectée à Plus Grand.
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7 mai 2024
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