On voit de plus en plus émerger en ce moment de guides, canaux, médiums, voyants, chamans, énergéticiens… parfois autoproclamés et apparemment très inspirés.
L’époque pour le moins mouvementée, instable et anxiogène que nous traversons fait le lit d’un besoin amplifié de se rassurer et/ou d’explorer d’autres possibles plus agréables.
Se tourner vers le spirituel en temps de chaos est chose courante. Lorsqu’on est perdu, qu’on a peur, on a besoin de se raccrocher à tout ce qui peut nous apaiser.
Et certains se tournent vers des supports tels que la voyance, les esprits, les guides de lumière, les anges, les extra-terrestres, le chamanisme, l’énergie… Autant de moyens de se sentir mieux et ce n’est pas un problème. La spiritualité est une fonction inhérente à l’être humain et s’y connecter me paraît un incontournable de notre croissance et de notre guérison globale.
Là où ça risque de devenir déstabilisant voire dangereux c’est lorsqu’on perd de vue la source de nos croyances et/ou que l’on s’engage dans des pratiques mal encadrées et sans suivi sérieux à postériori. Lorsque la source de nos croyance est d’ordre expérientiel (un vécu intérieur spontané et non suggéré, induit ou manipulé issu d’une méditation en solo par exemple) il y a fort à parier que l’information captée est saine et juste. Lorsque notre expérience et l’information qui en découle s’appuie sur l’extérieur (nos lectures, les vidéos que l’on regarde, la parole d’une voyante, d’un médium, d’un scientifique, d’un guide, d’un thérapeute, d’un chaman ou de n’importe quelle autre personne, l’hypnose régressive et toutes ces pratiques appuyées sur la suggestion passant par des états modifiés de conscience…), lorsque cette pratique est stimulée par une substance extérieure, aussi naturelle soit-elle, il me paraît important de garder suffisamment de recul pour ne pas se laisser manipuler par cette croyance induite (qui ne s’appuie que sur une construction mentale reliée à notre imaginaire sous influence) et/ou par ceux qui la portent.
Je récupère trop souvent dans mon cabinet des personnes qui suite à un stage de méditation intensive, une séance énergétique, une séance de voyance, une prise de plantes hallucinogènes, une séance d’hypnose régressive, une sortie de corps… se retrouvent perdues, déconnectées, angoissées voire même dépressives ou psychologiquement très fragilisées. Ces personnes ont souvent été laissées livrées à elle-même sans aucun suivi sérieux après ces expériences et elles n’ont pas pu retrouver le chemin de l’équilibre. Je les aide alors à se réaligner dans leur rapport corps-esprit dans un travail de réancrage dans leur incarnation.
Pour ma part, il y a un repère très clair qui m’indique si je peux me mettre en lien et interagir avec une personne ou une information, c’est ce qu’elle fait résonner en moi, mon ressenti corporel. Si ce qui résonne est de l’ordre de la joie, de la confiance, de l’harmonie, de la douceur, du confort… j’y vais les yeux fermés. Si par contre ce qui résonne en moi est de l’ordre du doute, de la peur, de l’inconfort durables… même si c’est subtil, je reste dans l’observation et je conserve la distance mentale et émotionnelle nécessaire pour garder mon libre arbitre et ma liberté de choix. J’écoute mon ressenti profond et je lui fais confiance car le corps ne ment jamais. Lorsque le ressenti désagréable s’installe dans la durée, je ne vais pas plus loin dans l’expérience. Il est à noter tout de même qu’une expérience désagréable n’indique pas forcément sa dangerosité pour notre équilibre, elle peut-être dû à une crise de guérison qui est le plus souvent douloureuse mais toujours transitoire et source d’une transformation profitable dans un délai relativement court.
Une chose est certaine, si quelqu’un ou une vidéo, un article, un livre… s’appuie sur la peur (des reptiliens, des entités et autres esprits noirs, des méchants extra-terrestres…) pour tenter d’attirer mon attention et mon adhésion, je fuis.
Le commerce de la peur est un outil qui ressort énormément en ce moment et l’émotion est un puissant outil de manipulation. Ces messages de peur sont souvent assortis de messages d’amour… Mais il ne peut exister de peur lorsqu’on est véritablement dans l’amour. Une personne qui se dit éveillée et qui parle de peur, de méfiance, de combat n’est pas dans la lumière, elle est sous l’emprise de son ego. Je ne dis pas qu’elle cherche à vous manipuler ou qu’elle vous veut du mal, simplement le message qu’elle transmet et auquel elle croit le plus souvent, ne peut pas vous mener vers la lumière. La seule lumière possible est l’amour. Et je le répète, Il ne peut y avoir de peur dans l’amour.
Alors écoutez vos ressentis. Si ils vous font du bien le chemin est très certainement lumineux. Si ils font vibrer l’inconfort ou la peur sur une durée qui s’installe, gardez suffisamment de distance pour vous en détourner si nécessaire.
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15 avril 2020
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