La maladie, une inconscience incarnée ?
Si l’on considère la maladie, la douleur ou la souffrance comme un signal de dérèglement corporel ou mental, on peut alors se demander pourquoi de tels dysfonctionnements ?
D’après mon expérience, mes analyses personnelles, mes lectures, mes échanges avec les personnes que j’accompagne, j’ai pu arriver à une constatation assez évidente : la souffrance apparaît lorsque nous ne respectons pas nos besoins fondamentaux : Une alimentation équilibrée, une activité physique suffisante et adaptée, un environnement social, familiale, économique… optimisé, un rythme de vie respectueux… la souffrance apparaît lorsque nous dépassons nos limites, lorsque nous n’écoutons pas notre fatigue, lorsque nous ne mettons pas en œuvre les actions nécessaires à la mise en place d’un environnement le mieux adapté à nos besoins essentiels, lorsque « nous prenons sur nous » et ne nous respectons plus.
Mais pourquoi ne mettons nous pas tout en place pour notre bien-être ? Serions-nous masochistes ?
Non, bien sûr (quoi-que). La problématique est ailleurs. Elle se pose sur une sorte d’inconscience, de non perception de nos besoins vitaux. Si nous regardons notre fonctionnement physiologique extraordinaire, la perfection des fonctions cérébrales, tout est mis en place en nous pour optimiser la vie. Nous sommes fait pour vivre, c’est indéniable. Tout ce qui nous constitue dans notre corps, notre cerveau, existe dans un seul but : celui de vivre. Et qui dit vie dit harmonie, plaisir, joie, paix, amour… tous ces états qui nous renvoient des émotions positives… Bref tout est programmé en nous pour que nous soyons heureux, car sans ces émotions positives, nous tombons malade. Notre organisme (corps-esprit) que j’appellerais ici notre corps global, est « programmé » pour être heureux. Pour faire court, la joie (et tous les sentiments positifs qui en découlent) c’est la bonne santé ; La tristesse, la colère, la peur (et tous les sentiments négatifs qui en sont issus) c’est le mal-être, la souffrance, la maladie. Car chacune de nos cellules, notre ADN qui les composent, fluctuent et fonctionnent au rythme de nos émotions. Les spécialistes en neurosciences et en épigénétique le démontrent tous les jours (cf références bibliographiques en bas de page), et nos cellules, c’est nous. Et le bien-être de nos cellules, c’est également notre bien être, notre bonne santé.
Notre corps global est ainsi fait pour fonctionner de manière autonome optimisée et toujours dans le sens de la vie. Tous nos systèmes fonctionnent en harmonie dans un équilibre corps/esprit parfait, ce qu’on appelle l’homéostasie. Un équilibre interne parfait dédié à la vie.
Alors, si tout cela fonctionne de manière autonome, de manière si parfaite à quoi servirait-il de prendre conscience de ce fonctionnement ?
Parce-que justement, l’inconscience nous mène à dérégler cette perfection vivante. Car l’inconscience nous fait perdre de vue nos besoins fondamentaux.
Mais de quelle conscience parlons nous, la conscience de quoi ?
La conscience que nous avons un rôle à jouer dans notre bien-être, dans notre bonheur, dans notre santé. Nous avons même plus qu’un rôle à jouer, nous avons la responsabilité de nous même, donc nous avons des choix à faire. Et qui dit choix (le meilleur si possible), dit prise en compte d’un maximum de paramètres, d’un maximum d’informations, en connaissance de cause. Bref un choix en conscience.
Donc si je reviens à la maladie, à la douleur et à la souffrance que l’inconscience ne manque pas de déclencher ; si je considère que cette maladie me prévient que quelque chose n’est pas respecté chez moi, j’entre dès lors dans une nouvelle conscience et j’entre du même coup dans le début de mon cheminement vers la guérison.
Car prendre conscience c’est me rendre compte que mon comportement, mon environnement social, familiale, relationnel, professionnel… mon alimentation, ma manière d’agir, de percevoir les situations, de les gérer… ne convient pas à mon bien-être, à mon bonheur à ma cohérence intérieure et donc à ma santé.
Et cerise sur le gâteau, prendre conscience, c’est aussi ne plus avoir « besoin » de souffrir puisque je suis suffisamment à l’écoute de moi-même pour respecter mes besoins fondamentaux. La maladie, la souffrance n’ont, dès lors, plus de raison d’être.
Bon évidemment, ce n’est pas aussi simple dans la réalité, là je vous parle d’une conscience totale qui nous permettrait de changer d’état. Une conscience telle que le corps global n’aurait même plus besoin d’exister ou nous deviendrions conscience pur. Et là c’est un autre débat, ne sautons pas les étapes.
Nous notre intention, c’est de gagner en conscience pour tendre vers le bien-être. C’est plus terre à terre mais dans l’état actuel de notre civilisation c’est un très bon début. Notre intention c’est de mieux nous rencontrer, mieux nous connaître, mieux nous comprendre, mieux nous respecter, mieux nous aimer pour souffrir de moins en moins, pour avoir de moins en moins besoins des balises (de souffrance) qui nous préviennent qu’on est sur le mauvais chemin du bonheur, de la paix et de la santé.
Bonne nouvelle, dès lors que nous posons cette intention, c’est que nous avons déjà fait un pas vers la prise de conscience, le premier pas entraîne le deuxième, qui entraîne le troisième…
Mais comment prendre conscience me direz-vous ? Comment faire ce premier pas ?
Si vous lisez cet article, c’est que le premier pas est déjà franchis (ou en train de l’être). même inconsciemment. Si vous allez au bout de cet article c’est que l’intention de comprendre, d’essayer, l’envie de faire une démarche vers vous même, vers vos vrais besoins est là. Le premier pas est franchi, alors passons au deuxième.
Si l’on considère que la maladie vous prévient d’un fonctionnement inadapté à vos besoins fondamentaux, c’est qu’il manque quelque chose à votre perception de vous même. C’est qu’une information ne passe pas entre votre corps et votre mental. La communication est partiellement coupée entre votre physiologie, votre biologie parfaitement adaptée à la vie, et vos pensées forcément influencées donc imparfaites, qui font obstacle au bien-être, donc à la vie. Car c’est un fait, nos pensées qui prennent une place prépondérante et sur-valorisée dans nos vies et dans nos sociétés prennent le pas sur notre fonctionnement global. Un déséquilibre indéniable s’installe. Nous n’écoutons plus que nos pensées. Nous en oublions de prêter attention à notre corps et à ses messages : les émotions exacerbées, la fatigue, le stress et même la maladie dont nous éradiquons les symptômes (et donc le message) à coup de médicaments chimiques… jusqu’au moment où le corps reprend ses droits par la maladie de plus en plus présente, douloureuse, handicapante. Le corps qui n’arrive plus à se faire entendre renforce le message/dysfonctionnement/non respect de soi que notre inconscience à occulté.
Mais revenons au mental. Il est donc devenu « le chef ». Le problème du mental est qu’il fonctionne sous influence. Il subit l’attaque de notre passé et des traumatismes non résolus ; Il écoute un ego bien souvent sur-dimensionné et inadapté au présent, influencé par des émotions passées restées bloquées car non entendues et non exprimées ; Il se pose sur des croyances historiques, familiales, culturelles, religieuses, sociétales, politiques, médiatiques… infondées ou mensongères et surtout inadaptées à ce que NOUS sommes profondément. Bref notre mental nous guide à partir de perceptions et de compréhensions fausses et/ou incohérentes. Notre mental nous manipule, il nous détruit. Evidemment ceci est inconscient. D’où l’intérêt de prendre conscience.
Donc, pour prendre conscience, il s’agit de rééquilibrer, et de relancer une communication saine entre le corps et l’esprit. Il s’agit également de redonner à notre mental les bases solides et justes pour qu’il puisse prendre les meilleures décisions pour nous, pour notre bien être, pour notre bonheur (et pas pour celui des autres, même si de notre bonheur découle celui des autres (ça c’est pour vous déculpabiliser de prendre soin de vous) mais ceci est un autre sujet).
Ces bases là, cette solidité là, je suis sûr que vous avez deviné où elles se trouvent…
Bien sûr, dans notre corps, ce corps parfait et autonome. Mais comment accéder à cette perfection ?
En utilisant les merveilleux attribues de communication dont la nature nous a doté : les sens.
Utiliser mes sens ? Mais c’est ce que je fais tous les jours me direz-vous.
Oui bien sûr mais là il s’agit d’utiliser ses sens d’une manière consciente et intentionnelle et aussi d’utiliser tous ses sens. Les cinq sens que tous le monde connaît, les sens extéroceptifs, qui nous mettent en rapport avec le monde extérieur (l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher et le goût) et également les sens intéroceptifs (qui nous mettent en rapport avec nos perceptions internes) la proprioception, le sens du mouvement, le sens qui nous permet de ressentir nos mouvements musculaires, osseux, tendineux, articulaires… et l’intéroception, le sens qui nous permet d’accéder à la sensation de nos émotions au niveau viscéral.
Entrer dans cette perception de notre corps, donc d’une entité matièrée, concrète, complète et vivante (donc en perpétuelle adaptation) de manière consciente et intentionnelle nous permet de (re)connecter le corps à l’esprit. Reconnecter son corps à son esprit c’est tirer simultanément de cette expérience sensorielle :
1- la sensation (du corps) ;
2- le sens que cette sensation nous offre : la compréhension, la pensée juste.
Il s’agit ici de se réconcilier avec cette partie autonome et normalement inconsciente de nous même qu’est le corps global et qui porte tout à la fois en lui l’abondance, la perfection, l’équilibre parfait, la pensée (l’analyse et la compréhension). Le mental devient alors plus juste,mieux adapté et outil d’un fonctionnement plus respectueux de soi.
Un deuxième avantage (et non des moindres) de l’expérimentation sensorielle, est qu’elle offre un rapport renouvelé à la temporalité. En termes plus simples, pour accéder à ses sens, on passe obligatoirement par la case présent. Nos sens ne sont accessibles que dans le moment présent. Et qui dit présent dit lieu de paix, lieu de tous les possibles, lieu de rencontre.
Je m’explique : le moment présent est le seul lieu dans lequel le mental (vous savez, les pensées qui tournent en rond, qui nous empêchent de profiter, d’avancer, qui nous tirent en arrière) n’a plus aucune prise sur nous faute de carburant puisqu’il n’y a plus ni passé (regrets, tristesse, émotions figées par les traumatismes non digérés) ni projection future potentiellement stressante (peur de ne pas réussir, de ne pas respecter les délais, de souffrir, de mourir…). Le lieu du présent s’affranchit de tout contrôle mental, de toute influence du passé ou du futur. Il devient donc lieu de tous les possibles. un lieu où l’on se donne la possibilité de capter l’information pré-réflexive, celle qui vient de naître, qui n’a pas encore été déformée, remodelée au gré de nos pensées influencées. On accède alors à la pensée juste, la pensée créatrice, la pensée libre, la pensée parfaite et les décisions, puis les actions qui en découlent, sont adaptées et respectueuses de ce que nous sommes dans notre globalité corps-esprit.
Se connecter à ses sensations en conscience, donc à la justesse harmonieuse de son corps biologique, équivaut donc à connecter directement son esprit au message corporel juste. Il n’y a plus d’intermédiaire, plus d’interférence entre le corps, ses messages de vie et l’esprit et son potentiel extraordinaire.
Se connecter à son présent c’est aligner le corps ressenti et le corps pensé. Ils entrent ensembles au même instant dans la captation du moment créateur et du lieu de la création. La rencontre simultanée se fait parce-que la captation sensorielle se donne exactement au même moment que la compréhension qu’elle offre. Le corps offre au mental sa perfection intrinsèque et le mental offre au corps sa compréhension immanente de ce vécu. Mon passé, mon futur et mon présent ne forment plus qu’une entité neutre libérée de la temporalité et du jugement, une entité purement informative, presque autonome, créatrice de vie.
Je dirais que la conscience corporelle, la remise en lien du corps et de l’esprit, l’accès à ses besoins fondamentaux se donnent par des processus complémentaires, indissociables et tous irrémédiablement potentialisés par une présence attentive :
- un choix (sorte de positionnement, d’alignement de son intention avec ses besoins profonds) : percevoir, ressentir ses sens dans son corps ;
- une action (qui lance le processus de manière concrète) : Méditation de Pleine Présence, Gestuelle Sensorielle, pratiques de Pleines Conscience, accompagnement manuel en Pédagogie Perceptive, Réactualisation Emotionnelle (EMDR) et toutes les pratiques psycho-corporelles conscientes (Sophrologie, tai-chi, Qi Gong, Yoga*…) ;
- et des pensées accueillies dans le lâcher-prise et la confiance. Pensées qui se verront elles mêmes assorties d’une action qui viendra valider la démarche de conscientisation (travail de verbalisation et/ou d’écriture).
En conclusion, ma pratique sur moi même et sur les personnes que j’accompagne me démontre qu’il est possible de sortir du cercle infernal de la souffrance et d’installer un bien-être durable. Car cette nouvelle conscience induite par un travail assidu et des outils adaptés, outre le fait qu’ils interviennent directement sur le symptôme et l’origine de la souffrance, permettent également de l’appréhender de manière nouvelle. Notre perception de nous même change et notre perception de la souffrance change également. Cette possibilité requiert bien sûr un travail régulier qui doit s’installer dans une philosophie de vie durable.
Et, Bonne nouvelle, comme je le disais plus haut, après le premier pas, vient le deuxième… Les pas s’enchaînent, se délient au fil de notre ouverture à notre nouvelle conscience et de l’effort du début nous entrons dans le plaisir du mieux s’aimer, mieux se respecter, mieux vivre, mieux profiter. L’harmonie, la paix, la joie se donnent un peu plus chaque jour, à l’intérieur et à l’extérieur de nous. Alors, continuons d’avancer et prenons soin de nous, en conscience !
* cette liste n’est pas exhaustive.
Claire Relience - Somato-psychopédagogue, Auteure & thérapeute holistique en cabinet et en ligne
Pour aller plus loin : LE CORPS – Un incontournable de l’éveil
Voici une méditation pour apprendre à transformer et à vous libérer de votre souffrance :
Bibliographie : Voici quelques livres qui m’ont permis de mieux cerner certains sujets.
Neurosciences et conscience cellulaire : Antonio Damasio – L’autre Moi-Même
Neurosciences et lien corps-esprit : Collectif – Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner
Importance du moment présent : Eckhart Tolle – Le pouvoir du moment présent & Nouvelle terre
Rapport à la maladie et à la souffrance : Guy Corneau – Revivre ; Moussa Nabati – La dépression une maladie ou une chance ?
Relation corps-esprit : Danis Bois - le moi renouvellé ; Êve Berger – le mouvement dans tous ses états ;Thierry Janssen – La solution intérieure : vers une nouvelle médecine du corps et de l’esprit ;
Rapport à la temporalité et au corps : Danis Bois – Le sensible et le mouvement
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Cet article est extrait de mon MON LIVRE, RENESSENCE – ACCEDER A LA GUERISON GLOBALE – Pour le commander, cliquez sur l’image :
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11 décembre 2015
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