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Le lien qui nous unit – Témoignage de Thierry Janssen

5 juillet 2016

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Thierry_Janssen2« Il y a quelques années, je me trouvais dans un avion au-dessus de l’Atlantique lorsqu’une ouverture de ma conscience m’a permis de faire le tour du monde en quelques secondes. Si, si, je vous l’assure, en quelques secondes !

Cette incroyable aventure commença lorsque le steward m’apporta un plateau-repas absolument banal et peu appétissant. Pourtant, j’avais faim. Je décidai donc de partir à la découverte de ce qui m’était proposé : poulet, carottes cuites, pommes de terre, trois rondelles de tomates, deux rondelles de concombre, un petit pot de sauce jaunâtre, un petit paquet de beurre, un morceau de pain, une part de gâteau aux pommes, un carré de chocolat, un verre rempli d’eau, un paquet contenant des couverts, une serviette entourée d’une bande de papier imprimé de jolis dessins, un cure-dents, le tout déposé sur un plateau bleu foncé recouvert d’une nappe en papier décorée de dessins semblables à ceux que j’avais remarqués sur le papier enroulé autour de la serviette.

L’air de ne pas y toucher, j’examinai de plus près le petit pot de sauce jaunâtre : « made in USA ». Le petit paquet de beurre : « fabriqué en France ». Sur l’emballage du carré de chocolat : « made in Belgium »…, un festin international. C’est alors que je décidai de m’amuser à deviner la provenance des différents ingrédients de ce repas aérien… Le poulet ? États-Unis ou Europe ? Et les tomates ? Et les concombres ?

D’un coup, je me surpris à imaginer les hommes et les femmes qui avaient participé à l’élaboration de mon repas. Les agriculteurs qui avaient cultivé les légumes, l’éleveur de poulets, le producteur des pommes du gâteau et le pâtissier qui l’avait préparé, le propriétaire de l’usine où avait été fabriqué le beurre, l’ouvrier qui avait suivi les étapes de sa fabrication, ceux qui avaient participé à l’élaboration de son emballage… Il devait bien y avoir, au moins, un bûcheron pour couper l’arbre dont provenait la pâte à papier, un dessinateur pour le graphisme sur le papier, un imprimeur et un emballeur. J’en oubliais certainement au passage. Et la nappe de mon plateau ? Il avait bien fallu un autre bûcheron, un autre dessinateur, un autre imprimeur. Et mon plateau ? « Made in Hong Kong », du plastique. Qui était intervenu dans la fabrication de cet objet ? Sans parler du cure-dents, des couverts, de la vaisselle, du verre d’eau…

Tant de gens étaient impliqués dans la préparation de mon repas, autant d’êtres humains que je ne connaissais pas et avec lesquels j’allais entrer en relation. Ils avaient tous une histoire, des croyances, des soucis, des peurs, des espoirs. Comme moi. Certains d’entre eux avaient posé leurs doigts sur les objets comestibles étalés devant mon regard émerveillé. Le médecin en moi imagina sur-le-champ qu’il était tout à fait possible que quelques cellules desquamées de la peau de l’un de ces inconnus se trouvent encore à la surface de l’un ou l’autre de ces aliments. C’était même plus que probable. J’allais donc manger un peu des protéines et même un peu du patrimoine génétique de quelqu’un que je ne connaissais pas et qui vivait quelque part entre Paris, Miami ou Hong Kong.

Soudain, la couleur rouge des tomates attira mon attention : bien sûr, j’oubliais l’essentiel, l’essence même de ce repas : les pommes et le pommier, le poulet et ses parents, les pommes de terre et la terre qui les avait nourries, les carottes, les tomates, les concombres, les arbres broyés dans la pâte à papier… Où étais-je ? Dans un champ ou dans un verger ? Au cœur d’une boulangerie industrielle ou bien dans le hangar où avait été entreposé mon plateau-repas avant d’être embarqué à bord de cet avion ? J’avais l’impression d’être au centre d’un immense réseau dont les mailles se ramifiaient à l’infini. Je fus pris de vertige.

Je me tournai, alors, vers mon voisin. Celui-ci mangeait de bon cœur. Avait-il seulement conscience de l’immense réseau qui le reliait, lui aussi, à des milliers d’hommes et de femmes, des arbres, des fruits et des animaux ? Je me surpris alors à imaginer que mon voisin – un blond aux cheveux rasés qui lisait le russe – se transformait en Palestinien et qu’une belle orange cultivée dans les vergers israéliens trônait sur notre plateau-repas… Quelques cellules desquamées de la peau de l’agriculteur israélien traînaient peut-être encore à la surface du fruit que mon voisin palestinien s’apprêtait à engloutir. Et si les fils de ces deux hommes s’étaient entre-tués quelque part à la frontière des territoires occupés… Qui sait, tout est possible avec l’imagination et vous constatez que je n’en manque pas, la vie non plus d’ailleurs. L’idée peut paraître macabre, sordide et de mauvais goût. Pourtant elle n’est pas impossible. La réalité dépasse parfois l’imagination.

Nous croire séparés des autres êtres vivants et en dehors du monde est pure folie. Si cette vérité est éternelle, elle est particulièrement palpable à notre époque où les avions traversent les océans en six heures.

J’avais faim, vous disais-je au début de mon récit. Eh bien, je crois que je n’ai jamais goûté de meilleur repas que celui que j’ai eu le privilège de consommer ce jour-là.

Depuis je veille à ne pas oublier l’importance des autres dans ma vie. J’essaie de manger dans la pleine conscience de ma relation au monde qui m’entoure : c’est le moins que je puisse faire pour honorer ces êtres humains, ces végétaux et ces animaux sans qui je n’existerais pas.

Quoi que nous puissions en dire, les besoins essentiels de l’être humain sont, avant tout, de l’amour et de la chaleur, de l’intimité et de la douceur.

L’être humain est un être de relations. L’isolement entrave son développement. Privé de rencontres affectives et de contacts, l’enfant n’accédera pas à cette parole dont nous sommes si fiers.

C’est en relation avec les autres que nous découvrons qui nous sommes : rappelez-vous le miroir et son piège.

De toute évidence, nous ne sommes pas faits pour la séparation. »

c46feff520813a432a86ce661e0968ecExtrait de « Vivre en paix » de Thierry Janssen

Claire Relience - Somato-psychopédagogue, Auteure & thérapeute holistique en cabinet et en ligne
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