Un enfant insuffisamment aimé voire maltraité, éprouve inconsciemment le besoin de guérir son parent dysfonctionnel pour pouvoir recevoir l’Amour vital que provoquerait cette guérison. Car un parent souffrant ne peut pas assumer les fonctions de sécurisation physique, psychique, affectives et matérielles nécessaires à la survie de l’enfant, et celui-ci inconsciemment le perçoit.
Lorsqu’il arrive à l’âge adulte, et s’il n’a pas pris acte de ce désir inconscient de sauver son parent, il continue ce chemin de sauveur/guérisseur pour se faire aimer de l’extérieur, pour recevoir la présence et la reconnaissance qu’il n’a pas reçu de son parent absent ou maltraitant, pour montrer sa part lumineuse, digne d’amour, que son parent ne semble pas avoir vu et qui pour lui inconsciemment, a mené à ce manque ou cette absence d’amour. l’adulte est toujours dans la même posture d’insécurité qu’il a vécu enfant qui le pousse à vouloir sauver autrui.
DE LA POSTURE DU SAUVEUR A CELLE DU BOURREAU
Cette posture de sauveur est souvent assortie de la reproduction inconsciente des maltraitances endurées, car la violence subie est venue se cristalliser à la fois dans la mémoire tissulaire et dans la mémoire mentale comme seul mode de fonctionnement possible pour se protéger de l’agression extérieure. L’enfant traumatisé devenu adulte, dès lors qu’il se sent agressé (jugé, non reconnu, non entendu, non valorisé, non aimé, …) se transforme alors en bourreau pour se protéger, éloigner ou punir la personne qui le met dans l’inconfort, l’identifiant inconsciemment à son parent dysfonctionnel.
DES POSTURES DE SAUVEUR OU DU BOURREAU A CELLE DE VICTIME
Ce bourreau qui apparaît de manière plus ou moins subtile, plus ou moins visible et dans des fréquences variables, au sein du personnage de sauveur, peut également se placer dans une posture de victime lorsque sa posture de sauveur devient trop difficile à porter – par un manque de reconnaissance ou de valorisation du personnage de sauveur ou lorsqu’il est remis en question dans sa lumière par exemple – ou lorsque le bourreau se sent affaibli – lorsqu’il perd le contrôle sur sa victime et que celle-ci ne se laisse plus faire ou qu’il est percé à jour dans ses zones d’ombre/souffrance qu’il ne veut pas voir lui-même, par exemple.
Tous ces schémas de fonctionnement, que l’on appelle le Triangle de Karpman en psychologie, sont évidemment inconscients. Ils sont inscrits dans un cycle de protection intérieure égotique très courant qui permet à la personne de se sécuriser mentalement et émotionnellement dans sa relation à l’autre par une sorte de refus de voir la réalité en face qui passe souvent par le mensonge intérieur que l’on appelle déni.
COMMENT SORTIR DE CE CERCLE VICIEUX DE DESTRUCTION RELATIONNEL ?
La manière de sortir de ce cercle vicieux autodestructeur et destructeur de la relation saine et aimante, est la mise en lumière, la prise de conscience, le regard intérieur bienveillant et l’acceptation de cette réalité de dysfonctionnement en nous.
Ce chemin n’est pas facile car il vient chercher en nous une résistance de l’enfant traumatisé totalement insécure qui a construit ce mode de fonctionnement pour survivre psychiquement et physiquement à la maltraitance affective et/ou physique. Cette protection de l’enfant blessé passe très souvent par une période de déni voire d’amnésie qui empêche et/ou freine la prise de conscience nécessaire à la guérison. Ce déni permet à la personne de fuir l’inconfort émotionnel que provoque immanquablement un tel travail de mise en lumière. Car cette démarche nécessite de remettre en question le fonctionnement parental, qui lorsqu’il est sain est un point d’appui vital de sécurisation de l’enfant, et de mettre en lumière, en les acceptant, les imperfections et les dérives maltraitantes du parent qui a conduit à sa propre imperfection voire à ses propres dérives. C’est un travail de conscientisation et de réconciliation avec soi-même qui peut prendre du temps et est souvent douloureux car il déstabilise tous les mécanismes de protections psychiques engagés inconsciemment pour survivre.
Cela demande d’apprendre à savoir donner à notre enfant intérieur en souffrance : toute la compassion, toute l’écoute bienveillante, tout l’amour qu’il n’a pas reçu. Cette démarche d’amour tournée vers soi permet progressivement la reconnaissance de nos schémas de fonctionnement toxiques et leur acceptation en tant que conséquence d’une maltraitance. Ce chemin permet également l’acceptation de l’imperfection de nos parents qui a mené à notre propre imperfection et l’ouverture à la compassion tournée vers nous-même d’abord puis vers eux, qui ont eux-mêmes, pour en arriver à nous maltraiter, eu des vécus similaires. Dès lors que nous reconnaissons et acceptons ces parts d’ombre, les nôtres propres et celles de nos parents et de leurs parents avant eux, que nous leur donnons amour et compassion, elles peuvent commencer à se dissoudre.
Notre nouvelle manière d’entrer en relation avec nous-même, modifie alors notre stabilité et notre vibration intérieures et nous pouvons alors interagir avec l’extérieur sans peur, dans une sécurité intérieure suffisante qui nous permet un relationnel apaisé. Nous sortons alors du Triangle de Karpman et pouvons enfin entrer dans un mode relationnel sain et véritablement aimant.
Et enfin, nous n’éprouvons plus le besoin de sauver l’autre car nous savons, parce que nous en avons fait l’expérience sur nous-même, qu’il peut se sauver lui-même.
Si vous désirez être accompagné dans ce type de démarche, je peux vous y aider.
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10 juillet 2024
Déploiement de soi, Neurosciences & psychologie