Hier soir, l’une de mes chattes a attrapé un oiseau, un petit pigeon gris. Ainsi qu’à mon habitude, lorsqu’il n’est pas trop tard, j’ai récupéré l’oiseau pour le mettre à l’abris dans un lieu inaccessible pour ma chatte… Il était blessé mais j’ai déjà eu le bonheur de voir des oiseaux blessés se rétablir et retourner à leur vie.
Ce matin, je méditais sur le lâcher-prise lorsque j’ai entendu les battements d’aile de l’oiseau, près de moi. Ma chatte l’avais visiblement à nouveau attrapé et elle le ramenait dans son lieu sûr à elle, près de moi, pour faire ce qu’elle avait à faire…
Je n’ai pas ouvert les yeux, et j’ai continué à cheminer dans mon rapport profond à moi-même… J’ai écouté ma pensée qui me disait que cet oiseau était trop blessé pour être secouru. J’ai ressenti ma tristesse pour cet oiseau qui allait quitter la vie. J’ai souhaité que la douceur de la mort vienne vite abréger ses souffrances. J’ai accepter de me laisser traverser par ces informations et j’ai accepté aussi de laisser le cours des choses se faire sans intervenir une seconde fois. De toute façon, je ne pouvais plus rien pour cet oiseau, alors autant laisser à ma chatte le plaisir de profiter des fruits de ses efforts, de sa patience, de son instinct, de sa gourmandise…
J’ai donc lâché prise sur mon empathie qui me réclame toujours de préserver les plus faibles. J’ai lâché prise sur la souffrance que me procure généralement la souffrance d’un autre être vivant. J’ai lâché prise sur mon insatiable besoin d’aider. J’ai lâché prise sur mon ego d’humain qui pense savoir mieux que la nature ce qui est bon ou mauvais. J’ai lâcher prise parce-que j’ai accepté mon impuissance à pouvoir changer le cours des choses.
Ce qui m’a permis d’accéder rapidement à cette posture de paix profonde face à une situation qui en temps ordinaire me met dans l’inconfort émotionnel et me fait réagir activement, a été l’état dans lequel je me trouvais lorsque j’ai reçu l’information auditive de ce qui se passait à côté de moi. Je méditais et j’étais déjà dans un état d’apaisement qui m’a permis d’accéder très vite, au delà des émotions, au delà des pensées, à la profondeur, à la stabilité, au savoir immanent que je ne pouvais de toutes façons rien faire pour changer quoi que ce soit et que ces choses étaient de toutes façons dans l’ordre des choses…
Quelque minutes plus tard, j’ai pu constaté la puissance de cet ordre des choses… L’oiseau était mort, ma chatte se régalait, les fourmis commençaient déjà à récolter ce dont elles ont besoin pour faire vivre leur colonie et pour passer l’hiver… L’ordre des choses… que l’humain à tant de mal à accepter et contre lequel il se bat si souvent au prix de terribles efforts, de terribles souffrances… La résistance à l’ordre des choses… La résistance et la peur de la mort…
Mais si l’on regarde ce qui s’est passé ce matin, ce qui se passe à chaque instant dans ce monde… Un être vivant est mort, ou tout du moins il s’est transformé pour revivre d’une autre manière en permettant la vie d’autres êtres vivants… Il a offert sa mort pour que la vie suive son cours… En fait non il n’a rien offert du tout, ça c’est une pensée d’humain… Il a juste suivi l’ordre des choses…
La mort est partie intégrante du cycle naturel de vie et l’humain en y résistant, en la fuyant, se créer la souffrance de la résistance… J’aurais pu résister… j’aurais pu à nouveau récupérer l’oiseau des griffes de ma chatte, j’aurais pu l’engueuler, j’aurai pu me laisser envahir par la colère, la tristesse, j’aurais pu interpréter cette mort comme un mauvais présage, j’aurais pu me laisser envahir par d’autres pensées négatives… et j’aurais souffert… Mais au fond, cela n’aurait rien changé parce-que l’oiseau était déjà condamné et qu’aucune action de ma part n’aurait pu le sauver. Mon action aurait juste reculé le moment de sa mort, le moment de sa transformation. Car ce cycle vie/mort, cette vie sans cesse transformée, renouvelée, offerte et reçue est irrémédiable. Il existe depuis la nuit des temps et existera toujours.
Alors l’acceptation de mon impuissance m’a permis de vivre l’expérience de manière fluide, très apaisante, très enrichissante et très apprenante aussi… Cette expérience m’a mené à une profonde paix parce que j’ai compris que tout ce qui arrive dans la vie, aussi douloureuse que soit cette expérience, est toujours tournée vers la vie…
Et si j’extrapole cette expérience à ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, je me rends compte que de toutes façons, quoiqu’il arrive, le résultat sera toujours, toujours tournée vers la vie. Et qui dit vie dit liberté, amour, abondance, paix, renouveau et impermanence. Tout est toujours, parfait, à sa juste place et toujours provisoire. Comprendre et expérimenter cela en conscience permet de traverser la vie de manière douce et confiante et cet état d’être, cette vibration permet d’émettre et d’attirer les situations qui renforcent cette douceur et cette paix.
Je suis confiante en l’avenir et en tout ce qui se passe dans le monde aujourd’hui parce que cette immuable réalité qu’est la vie a toujours le dernier mot… Seule notre résistance et notre peur de la mort nous mène à la souffrance… Alors lorsque nous voyons que nous sommes impuissants, lâchons prise, laissons la vie suivre son cours et tout ira bien.
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11 septembre 2020
Déploiement de soi, Méditation, Sciences quantiques et spiritualité