« La guerre représente la somme des conflits individuels.
…Nous ne pouvons pas grand chose contre la vieillesse et la mort. Pourtant, il est un mal qui relève entièrement de nous : la guerre. La guerre est une création humaine et, en tant qu’humanité, nous pouvons enrayer le fléau. Lorqu’un être souffre, la vérité est que nous souffrons aussi. Lorsqu’une population meurt de faim, une partie de nous reste triste et affamée.
Le concept « d’inconscient collectif » proposé par Jung trouve ici son utilité. Il nous rappelle d’abord que la communauté se compose d’une somme d’individus et que la somme des inconscients personnels produit ce que nous appelons l’inconscient collectif. Ainsi, nous pouvons raisonnablement penser que ce qui arrive dans le monde reflète ce qui se passe en chacun de nous. En ce sens, les conflits mondiaux sont la somme des conflits individuels non résolus. Et non l’inverse.
Par un étrange retournement des choses, nous nous éloignons tellement de cette perspective que nous en venons à penser que nous, individus, nous n’y pouvons rien. Croire en cette impuissance, c’est oublier que nous ne sommes pas séparés. L’émanation de chaque individu agit et influence les autres, tout comme les émanations des autres nous influencent. En réalité, ce que nous pensons et ressentons fabrique à chaque instant l’univers psychique collectif.
Un tel éclairage qu’il ne faut pas négliger sous peine d’être esclave d’une société qui stimule et provoque sans cesse des peurs en nous. Nous croyons alors que nous sommes essentiellement victime de ce qui se passe dans notre environnement social. Nous nous plaçons alors dans la même position qu’Alexandre, qui considère ses partenaires comme responsables des conflits surgis dans le couple.
Nous n’avons certes pas, à l’échelle individuelle, un grand pouvoir d’influencer sur les conflits mondiaux. Pourtant, si nous comprenons que notre ressenti intérieur, notre vibration personnelle, participe à la vibration du monde, nous pouvons comprendre qu’un incarnant nos élans créateurs au lieu d’être exclusivement occupés à la satisfaction de nos besoins nous contribuons à améliorer la situation.
Par exemple, lorsque vous êtes heureux, vous vibrez d’une joie communicative. Il en est de même pour la tristesse. Ainsi, mieux les êtres humains apprennent à conscientiser leurs peurs et les conflits inconscients qui en résultent, plus ils oeuvrent à les dépasser, plus ils collaborent à leur sécurité intérieure et à la paix dans le monde.
Lorsque nous obéissons à la peur, nous faisons le jeu du personnage (l’Ego). Nous jouons le jeu de l’orgueil, de la comparaison et des jugements. Nous accusons les autres. Nous les rendons responsables de nos malheurs. Et nous partons en guerre contre eux. Tout résulte de notre ignorance fondamentale de l’Ombre. La meilleure recette pour réussir une guerre sainte reste la négation du tyran caché en soi, du terroriste en soi, de la peur en soi. Alors, nous allons combattre les méchants avec Dieu à notre côté.
Sans le savoir, nous luttons alors pour la survie de notre personnage (l’Ego). Nous combattons pour élargir son territoire. Nous bataillons pour la satisfaction de nos besoins primaires, sans prendre garde que les autres ont exactement les même besoins. Nous guerroyons pour nous assurer que nous aurons suffisamment de pétrole pour nos voitures. Demain, nous nous battrons pour être sûr d’avoir de l’eau, alors que près d’un tiers de la planète en manque déjà.
A cet égard, l’ex-président de la Croix Rouge internationale, Cornelio Sommaruga, fait une suggestion : « Outre la mondialisation de l’économie » dit-il « nous aurions intérêt à parler de la mondialisation de la responsabilité : tant que chacun de nous ne se sentira pas responsable de tous les autres, il n’y aura pas de paix sur terre ». Une si noble pensée a des prolongements psychologiques importants : il n’y aura pas de paix sur la terre tant que chacun de nous ne se sentira pas responsable des peurs qu’il porte en lui car, prisonnier de ces peurs individuelles, nous ne pouvons être sensible aux autres autant que nécessaire.
Je n’aurais pas la naïveté de prétendre que les conflits mondiaux n’ont pas leur part d’influence sur nos psychés individuelles. L’ensemble des peurs individuelles crée les peurs collectives, mais en retour, les peurs collectives ont un impact très important sur les peurs individuelles ; comme nous le constatons actuellement elles les réveillent et le entretiennent. Si bien que chaque individu, dans sa vie personnelle, finit par avoir des réflexes de contraction (physiques et psychologiques), jusqu’à limiter de lui-même l’exercice de sa liberté (physique et psychologique d’où somatisations et maladies du corps et de l’esprit).
La peur est un poison toxique. Elle est le meilleur agent de contrôle car la peur contrôle presque tous les êtres. N’est-ce-pas pour répondre aux besoins de sécurité engendrés par les peurs qu’on accroît les contrôles dans les aéroports et ailleurs ? On en arrive même à se demander si certaines guerres ne seraient pas créées de toute pièces pour provoquer peurs et frayeurs au profit de quelques dirigeants.
Le terrorisme sonne l’alarme
Le terrorisme est un véritable mal de tête et tout comme le mal de tête, il est un signal d’alarme ; il annonce que quelque chose ne va pas. Vous pouvez bombarder votre migraine d’analgésiques. Ils l’endormiront. Mais elle se réveillera parce que la cause n’a pas été touchée. Si votre mal de tête vient d’un ralentissement du foie, seule la découverte de l’origine du mal et la cure appropriée vous soulageront. Nous pouvons museler nos angoisses avec des médicaments. Nous pouvons renforcer tous les systèmes de sécurité de la planète. Nous pouvons arrêter toutes les personnes soupçonnées de terrorisme, nous n’aurons pas réglé le problème en profondeur.
Le véritable remède est toujours le même : se mettre à l’écoute de la souffrance intérieure, qu’elle soit individuelle ou collective, pour comprendre les blessures qui se cachent derrière les besoins, et les peurs qui motivent de telles programmations.
Croire que nous sommes véritablement programmés pour le malheur équivaut à croire à la toute puissance de Seth (le mal, l’ombre). Celle-ci fait le jeu du personnage, elle fait le jeu de l’orgueil. Voilà pourquoi la barque des millions d’années s’arrête lorsque Horus est menacé (cf reste du livre : Victime des autres, bourreau de soi-même dont est extrait ce texte). Paradoxalement, la situation actuelle appelle et permet un accroissement de la lumière. Chacun de nous est appelé non seulement à se comprendre mais à fréquenter sa propre lumière, à fréquenter ce qui lui donne le goût de vivre, ce qui lui donne de l’élan. Cela veut dire que chacun de nous est appelé à se souvenir de sa splendeur oubliée. Telle est la meilleure réponse à la limitation des libertés pour cause de peur.
Si les conflits mondiaux résultent de la masse des conflits individuels inconscients, pourquoi n’en serait-il pas de même pour la paix ? Elle résultera d’une pacification intérieure des êtres – pour que la paix règne dans une vie, il faut qu’elle soit d’abord établie en soi. Bombarder un mal de tête, c’est tirer sur le messager du désordre, qu’il soit intérieur ou extérieur. »
Extraits du livre de Guy Corneau – « Victime des autres, bourreau de soi-même »
P.S. les passages en italiques sont des interventions personnelles
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6 juin 2016 à 20:07
Bonjour,
Je viens de partager sur ma page FB avec plaisir et avec ce commentaire :
Il y en a qui estiment qu’avoir réussi, c’est avoir un bon diplôme, gagner beaucoup d’argent. Eh bien moi je dis que penser, écrire et pratiquer ce que je viens de lire ici, c’est réussi et je suis heureuse de partager cet article !
Bien à toi Claire.
Virginie